Éditions GOPE, 228 pages, 13 x 19 cm, 18 €, ISBN 979-10-91328-21-0

mercredi 2 décembre 2015

Elle se veut « le buffle de maman »

Article sur le site de Gavroche Thaïlande

C’est le journal d’une petite fille mal aimée (ou qui se sent terriblement mal aimée), au sein d’une famille pauvre dans la campagne thaïlandaise. Le récit est écrit à la première personne. Autour de ce « je » évolue tout un arrière-plan composé d’une foule de personnages – papa, beau-papa, sœur, tantes, etc. – qui tour à tour vont se charger d’héberger, sinon aimer, l’enfant, car le personnage important, « maman », est peu présent.
La vie est difficile pour cette mère qui doit s’en remettre aux hommes ou partir à l’étranger pour assurer sa subsistance.

« Mais où est passée ma mère ? », c’est le refrain lancinant dans la tête de la fillette, et ce mal-être, tandis qu’elle grandit, va se manifester en auto-mutilation.
Elle se saigne pour se soulager, pour qu’on lui accorde de l’importance. Elle emplit des sachets de sang, comme faisait sa maman quand on tuait un buffle ou un cochon, elle se souvient des bassines pleines de liquide rouge et se veut « le buffle de maman ».

Dans sa très grande solitude, à travers ce récit bouleversant et dérangeant, en dépit de tous les cachets avalés et tous les séjours à l’hôpital, la très jeune fille arrive cependant à une libération, par l’école sans doute (elle est très bonne élève), et par l’écriture.

L’auteur, Arounwadi, n’avait pas tout à fait 21 ans quand elle a publié ce premier roman en 1997.
Aujourd’hui, Arounwadi est enseignante et a écrit une douzaine d’ouvrages.

Elle dira de ce premier livre : « Ce roman est basé sur une histoire vraie, mais la réalité n’est pas tout entière dans ce livre. La douleur fait partie de la vie ; elle n’est nullement un divertissement de l’âme ».

M.G.
Gavroche Magazine, N° 253 - Novembre 2015

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